Par J.C.
Publié le 01/02/2024 à 13:10, mis à jour le 01/02/2024 à 16:11
Alcoolisé et agressif, l’accusé s’était présenté aux urgences en se plaignant de douleurs au genou. Après s’être endormi plusieurs heures à l’hôpital, il a menacé deux membres du personnel de «revenir les buter» le lendemain.
Il n’a visiblement pas supporté le temps d’attente à l’hôpital. Ce mercredi, un Algérien de 25 ans était jugé au tribunal de Bordeaux dans le cadre d’une comparution immédiate. Le 29 décembre, Abdelkhalik Ben Mohamed s’est rendu au service des urgences du CHU de Bordeaux, en étant visiblement alcoolisé et en se plaignant de douleurs au genou, et a violemment menacé le personnel.
«Il s’est endormi dans le box et s’est réveillé en début de soirée pour se plaindre de la longueur de la prise en charge, il s’est énervé et a fini par menacer les agents et notamment une personne à l’accueil de lui couper la tête», explique Maître Guillaume Sapata, l’avocat des deux agents de l’hôpital concernés. Selon lui, les faits reprochés par le prévenu à l’établissement étaient infondés, car des médecins seraient venus le voir pendant qu’il dormait.
Déjà incarcéré au moment de son jugement, Abdelkhalik Ben Mohamed avait été jugé et condamné le 5 janvier 2024 pour violences aggravées commises le 2 janvier et pénétration non autorisée sur le territoire national après interdiction de séjour. Des faits commis quelques jours après son passage au CHU de Bordeaux, qui ont permis aux enquêteurs de le retrouver.
«Revenir demain tous vous buter»
Les menaces proférées par Abdelkhalik Ben Mohamed, prévoyant de «revenir demain tous vous buter» et de «couper la tête» de l’agente administrative de l’accueil ont fortement effrayé les deux membres du personnel visés. Leur absence au tribunal ce mercredi était d’ailleurs liée à cette crainte «que leurs visages soient retenus par cet individu», explique leur avocat au Figaro. Lors de l’audience, l’accusé a demandé le recours à un interprète et expliqué qu’il n’aurait pas pu prononcer ces mots car il ne parle pas suffisamment bien le français. Une allégation qui n’a pas été retenue au moment du jugement.
En plus de menacer une agente administrative de lui couper la tête, l’accusé a également photographié l’infirmier, lui indiquant qu’il allait envoyer son visage à des amis. À la barre, Abdelkhalik explique qu’il aurait simplement pris son téléphone pour appeler son frère. Bien qu’ils soient formés à faire face à «la détresse des patients», Maître Sapata explique que ce qu’ont entendu les deux agents du CHU «va au-delà de ce qui est entendable».
Au regard des six condamnations du prévenu depuis 2021, notamment pour des faits de vol, recel et usage d’une fausse identité, le procureur a requis huit mois d’emprisonnement supplémentaires. Le tribunal l’a finalement condamné à cinq mois de prison ferme, assortis d’un mandat de dépôt.