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Sud Ouest Bordeaux : Gironde : une médecin de la prison de Gradignan agressée, un détenu condamné

Gironde : une médecin de la prison de Gradignan agressée, un détenu condamné« Il a eu un moment de folie », a plaidé l’avocat du détenu devant le tribunal correctionnel de Bordeaux. © Crédit photo : Archives Thierry David

Par Elisa Artigue-Cazcarra – e.cazcarra@sudouest.fr
Publié le 30/06/2022 à 20h02

L’homme au passé judiciaire lourd a été condamné à de la prison ferme. Fin mai, il s’est jeté sur une professionnelle de santé, dans l’infirmerie de l’établissement

La cocotte-minute de la prison de Gradignan, l’une des plus surpeuplées de France avec un taux d’occupation oscillant autour des 230 % ces derniers mois, fait une nouvelle fois parler d’elle. Vendredi 24 juin, l’un de ses détenus était renvoyé en correctionnelle, à Bordeaux, pour avoir agressé une médecin de l’établissement.

Les faits datent du 24 mai, quinze jours après les suicides de deux détenus et huit jours avant l’incendie d’une cellule dans lequel a péri un garçon de 20 ans, en détention provisoire dans une affaire criminelle. Ce jour-là, Bachir Benamara, un homme de 47 ans au passé judiciaire lourd, condamné à deux reprises par une cour d’assises et qui purge une peine pour des violences aggravées sur son ex-compagne, ne se sent pas bien. Emmené à l’infirmerie, « il est très perturbé dans ses gestes, mutique », témoignera un surveillant.

Dans la pièce, Bachir Benamara vrille. Alors qu’elle est dos à lui, il se jette sur la médecin, la ceinture et tire sur sa blouse qui se déchire, avant d’être maîtrisé. La professionnelle de santé est sérieusement blessée à l’épaule. Sept jours d’incapacité totale de travail lui sont fixés.

« Un moment de folie »

Passionnée par son métier qu’elle exerce en prison par choix, depuis plusieurs années, la jeune femme est toujours en arrêt. Cette agression, la première de sa carrière, « a de réelles répercussions », a souligné son avocat, Me Guillaume Sapata. Elle est venue fracasser la bulle que constitue d’ordinaire l’unité sanitaire, au sein de la prison de Gradignan. Une bulle dans laquelle le respect prévaut et la violence n’entre pas.

Jugé après trente jours de mitard, Bachir Benamara n’a cessé de répéter qu’il ne comprenait pas son geste, qu’il n’était pas dans son état normal. Juste avant, il avait mélangé joints et médicaments. « Je n’avais aucune raison de m’en prendre à cette médecin qui a toujours été là pour nous, les détenus », s’est-il excusé. « Il a eu un moment de folie », a plaidé son avocat, Me Naji Medawar.

L’homme a été condamné à quatre mois de prison ferme. Le double avait été requis.